TDAH / Hyperactivité

Qu'est-ce que le trouble du déficit de l'attention ?

L’hyperactivité avec trouble du déficit de l’attention (TDAH) est un trouble neurodéveloppemental qui touche environ 5,6 % des enfants d’âge scolaire en France, soit près d’un million d’élèves. Ce chiffre, bien que souvent relayé, est remis en question par certaines études, comme celle menée par Sébastien Ponnou, psychanalyste et maître de conférences à l’université de Rouen-Normandie, qui estime la prévalence à 0,3% des enfants d’âge scolaire.

Indépendamment de ces divergences, le TDAH représente un enjeu de santé publique majeur, affectant non seulement les enfants mais également leurs familles et l’ensemble de la société.

Les types de TDAH avec exemples

Le trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est un trouble neurodéveloppemental qui affecte principalement les enfants, mais peut aussi persister à l’âge adulte. Il se présente généralement sous trois formes distinctes :

Type Inattention Prédominante

Caractérisé par une difficulté marquée à se concentrer et à maintenir l’attention. Les personnes présentant ce type de TDAH peuvent :

Oublier régulièrement les devoirs scolaires ou les échéances professionnelles.
Avoir du mal à écouter les consignes, ce qui entraîne des erreurs d’inattention.
Égarer fréquemment des objets comme les clés, les stylos ou les lunettes.

Exemple : Lucie, une adolescente, a du mal à suivre ses cours à l’école et oublie souvent ses cahiers à la maison. Cela impacte négativement ses résultats scolaires, bien qu’elle soit intéressée par le sujet.

Type Hyperactivité/Impulsivité Prédominante

Ce type se manifeste par un comportement impulsif et une agitation constante. Les individus concernés peuvent :

Parler de façon excessive ou interrompre les conversations des autres.
Avoir du mal à rester assis calmement, en particulier dans les situations où l’attention prolongée est nécessaire.
Prendre des décisions hâtives sans réfléchir aux conséquences, comme acheter impulsivement des objets inutiles.

Exemple : Thomas, un jeune garçon, a du mal à rester assis pendant les repas familiaux. Il court constamment d’une pièce à l’autre et interrompt souvent les conversations pour parler de ce qui l’intéresse.

Type Combiné

Le plus courant, ce type englobe les symptômes d’inattention ainsi que d’hyperactivité/impulsivité.

Les personnes concernées éprouvent des difficultés à rester concentrées tout en ayant un comportement impulsif et agité.
Elles peuvent manquer de planification et sauter d’une tâche à l’autre sans la terminer.
Elles éprouvent fréquemment des problèmes de gestion du temps et ont du mal à respecter les délais.

Exemple : Marc, un adulte en milieu professionnel, trouve difficile de gérer son agenda quotidien. Il oublie régulièrement les réunions programmées et peine à rester concentré pendant les longues présentations, tout en se sentant souvent agité.

La classification des types aide à mieux comprendre le TDAH et à développer une approche thérapeutique adaptée à chaque individu.

Les causes du TDAH

Les symptômes du trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) varient selon l’âge et le type, mais peuvent être regroupés en deux grandes catégories : l’inattention et l’hyperactivité/impulsivité.

Symptômes d’Inattention
Les individus présentant principalement des symptômes d’inattention peuvent :

Avoir du mal à rester concentrés sur des tâches, même celles qui sont agréables.
Être facilement distraits par des stimuli externes et avoir du mal à filtrer les informations non pertinentes.
Oublier des détails ou perdre fréquemment des objets nécessaires au travail ou aux activités quotidiennes.
Éviter ou négliger les tâches qui demandent un effort mental prolongé, comme les devoirs ou les rapports professionnels.

Symptômes d’Hyperactivité/Impulsivité
Les symptômes d’hyperactivité et d’impulsivité se caractérisent par :

Un besoin constant de bouger ou de se déplacer, ce qui rend difficile de rester assis dans des environnements calmes comme une salle de classe ou un bureau.
Parler de manière excessive, interrompre les autres, ou répondre aux questions avant qu’elles ne soient complètement posées.
Une impatience extrême, qui se traduit par une difficulté à attendre son tour dans une file d’attente ou à respecter les règles d’une conversation.
Prendre des décisions impulsives sans évaluer les conséquences, comme acheter des objets inutiles ou s’engager dans des activités à risque.

Différences d’Âge et de Genre
Les symptômes peuvent varier selon l’âge et le genre.

Chez les enfants, l’hyperactivité est souvent plus visible, avec des comportements perturbateurs en classe ou à la maison.
Les adultes sont plus susceptibles de présenter des difficultés dans leur organisation personnelle et professionnelle, notamment en ce qui concerne la gestion du temps.
Les filles et les femmes peuvent souvent être sous-diagnostiquées, car leurs symptômes sont souvent plus axés sur l’inattention, ce qui peut être interprété comme de la rêverie ou un manque de concentration.

Importance du Diagnostic Précoce
Un diagnostic précoce peut aider à mettre en place des stratégies d’adaptation efficaces et des plans de traitement personnalisés. L’identification rapide du TDAH peut également réduire les effets négatifs sur l’estime de soi, les performances scolaires et les relations sociales.

Traitement du TDAH

Le traitement du trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) nécessite souvent une approche multimodale, adaptée aux besoins individuels du patient. Cela inclut généralement une combinaison de médicaments, de thérapies comportementales et d’ajustements dans le mode de vie.

Médicaments

Les médicaments stimulants sont fréquemment prescrits pour le TDAH car ils peuvent aider à réguler les niveaux de dopamine et de noradrénaline dans le cerveau, améliorant ainsi la concentration et réduisant l’impulsivité.

Stimulants : Les médicaments comme le méthylphénidate (Ritaline) et les amphétamines (Adderall) sont les plus couramment prescrits. Ils sont efficaces chez la majorité des personnes mais peuvent provoquer des effets secondaires comme la perte d’appétit ou l’insomnie.
Non-stimulants : Les médicaments non stimulants, comme l’atomoxétine ou la guanfacine, sont une alternative pour ceux qui ne tolèrent pas les stimulants ou qui présentent des conditions médicales spécifiques.

Thérapies comportementales et éducatives

Les thérapies comportementales jouent un rôle crucial dans le traitement du TDAH, en particulier chez les enfants. Elles permettent d’apprendre des stratégies pour gérer les comportements problématiques et améliorer les relations sociales.

Thérapie Comportementale : Aide les individus à identifier les comportements indésirables et à développer des techniques pour les changer.
Thérapie Cognitive-Comportementale (TCC) : Peut être particulièrement bénéfique chez les adultes pour traiter les schémas de pensée négatifs associés à l’anxiété ou à la dépression.
Formation Parentale : Les parents reçoivent une formation sur la manière de renforcer les comportements positifs et de gérer les comportements impulsifs de manière constructive.

Une première consultation peut être effectué pour déterminer le champ d’actions. Cette évaluation peut se réaliser à mon cabinet ou en séance de psychologie à distance.

Approche personnalisée

Le traitement doit être adapté à chaque individu, car les symptômes et les réponses aux différentes méthodes varient.

Suivi Régulier : Les patients doivent consulter régulièrement un professionnel de santé pour ajuster les traitements et surveiller les effets secondaires.
Adaptation Scolaire : Les enfants peuvent bénéficier de programmes d’éducation spécialisés ou de modifications dans leur environnement scolaire.

Rôle de l’hygiène de vie

Des modifications dans le mode de vie peuvent également contribuer à réduire l’intensité des symptômes.

Exercice Physique : L’activité physique régulière aide à améliorer l’humeur et la concentration.
Sommeil : Une bonne hygiène du sommeil peut réduire les symptômes d’agitation.
Nutrition : Un régime équilibré, riche en oméga-3 et faible en sucres raffinés, peut aussi être bénéfique.

Un plan de traitement efficace repose sur une évaluation complète des symptômes, des antécédents médicaux et du contexte social du patient. La collaboration entre professionnels de santé, parents, éducateurs et les patients eux-mêmes est essentielle pour une prise en charge optimale

Impact du TDAH

Les symptômes du TDAH peuvent compliquer la gestion des tâches quotidiennes, des relations interpersonnelles et la réussite scolaire ou professionnelle. Voici quelques exemples d’effets courants du TDAH dans la vie de tous les jours :

Difficulté à organiser le travail : Les adultes atteints peuvent rencontrer des problèmes pour respecter les échéances ou organiser leurs tâches de manière efficace. Ils sautent souvent d’une activité à l’autre sans finir ce qui a été commencé, provoquant du stress au travail.
Relations sociales tendues : Les impulsions incontrôlées peuvent conduire à interrompre fréquemment les autres, à parler de manière excessive ou à agir sans réfléchir, ce qui peut nuire aux relations avec les amis, la famille ou les collègues.
Gestion du temps : Le manque de concentration et la difficulté à planifier peuvent conduire à des retards fréquents ou à une mauvaise gestion des priorités, générant des conflits et des tensions.
Problèmes scolaires : Chez les enfants, le TDAH peut se manifester par des performances scolaires incohérentes, des erreurs d’inattention dans les devoirs ou des problèmes à suivre les instructions des enseignants.

Mon approche du TDAH

Au quotidien, nous appelons « trouble » une attitude ou un comportement que nous ne comprenons pas. Comme il est en dehors de notre référentiel, nous lui donnons une mauvaise interprétation. Le TDAH n’est pas une pathologie mais un syndrome pouvant avoir différentes origines et des significations variées. Il peut y avoir des causes exogènes : la personne réagit à des éléments de son environnement ; tandis que d’autres causes sont endogènes, c’est-à-dire provenant de la personne elle-même. Une des causes exogènes, par exemple, est la diminution du seuil de tolérance des adultes causée par le stress de la vie quotidienne, qui leur fait oublier que les enfants ont besoin de mouvement et d’activité. Une des causes endogènes, par exemple, est la fatigue et le surmenage chez les personnes ayant un emploi du temps beaucoup trop chargé, sans possibilité de faire des pauses ou de se reposer.

Un conseil pour accompagner les personnes TDAH : réduire les stimulations sensorielles afin de leur permettre d’avoir des temps de pause, et éviter le gluten, les produits laitiers, le sucre, et le phosphate présents dans de nombreux additifs.

Dravinsingh BALGOBIN